• Cinéman

     
     
    Réalisé par Yann Moix, avec Franck Dubosc, Franck Dubosc et Franck Dubosc.

    L'histoire :
    Un prof de math coincé et un peu beauf se retrouve en possession d'une amulette magique lui permettant de rentrer dans n'importe quel film (à la place du personnage principal) pour aller sauver l'impératrice Sisi, enlevée de son film par un vilain méchant.


    Soyons franc, j'ai longtemps hésité avant d'en faire un sujet... Me demandant sérieusement si ça méritait que j'en fasse un. Et puis finalement, c'est comme pour Twilight, j'aime bien développer, même quand je pourrais tout à fait résumer ma critique à : ce film est l'un des films les plus pourris que j'ai jamais vu!!!

    Mais soyons sport et développons un peu ce point de vue, certes fort tranché mais au demeurant très vrai.

    Alors déjà, l'histoire.
    Une histoire absolument invraisemblable que l'on aurait pu accepter si au moins il n'y avait pas eu des incohérences et des facilités quelques peu affligeantes. Par exemple : comment faire qu'un médaillon magique lâché dans un film se retrouve entre les mains d'un prof de maths introverti qui ne va jamais au cinéma?
    Réponse (et là déjà à 10 minutes après le début du film, je me suis dit que Moix prenait un peu le spectateur pour un con -ça commençait bien -) : il va chez un bouquiniste, achète une pile de vieeeeeux bouquins de maths sur des théories complexes et PAF! Le médaillon se trouve dans un livre rédigé par un illustre mathématicien. Le rapport avec l'impératrice Sisi qui a jeté son médaillon dans l'herbe du film où elle se trouvait? Aucun.

    ...Je crois que faire apparaître le médaillon sous son paillasson serait mieux passé..

    A 15 minutes du film, deuxième incohérence. Au tout début, l'une des premières lignes de dialogue avec la voix de Dubosc en Off, c'est : "je suis le premier homme a avoir marché dans un film." Et on le voit mener une vie de star à Hollywood, et il explique ensuite que le film va raconter comment il en est arrivé là. Donc on fait un bon de je ne sais combien de mois en arrière, et on découvre sa vie de petit prof étriqué blablabla. BREF!

    Or donc, 15 minutes après le début du film et une fois qu'il a trouvé le médaillon, il discute avec Pierre Richard (qui joue son propre rôle) qui visiblement connait tout des secrets de ce médaillon (d'ailleurs ça non plus c'est pas du tout expliqué, mais qu'est-ce que c'est pratique dans le scénario!), et celui-ci lui dit qu'il n'est pas le premier homme à marcher dans un film, que d'autres s'y sont essayé mais que tous ont été piégés par le vilain pas beau.
    Là encore, à 15minutes d'intervalle, deux dialogues qui se contredisent totalement. J'ai un peu plus la sensation que ce film va me prendre pour une débile mentale. .. Et bien je n'étais pas au bout de mes surprises.

    Passé les incohérences (genre à la fin du film il n'y a absolument aucun rappel du tout début, je veux dire qu'on ne revient pas à l'instant où l'histoire avait commencé c'est à dire sur lui qui vit comme une star parce qu'il se ballade de film en film. Non non. La boucle est même pas bouclée..) il reste l'humour.
    Aaaaah l'humour.....

    Qu'est-ce que l'humour selon Yann Moix? Et bien de gros gags bien lourds que l'on passe 10, 20, 30 fois de suite pour remplir le film et sans doute aussi parce que lui ça le faisait bien marrer. Seulement il a oublié de penser au pauvre spectateur supplicié qui déjà la première fois ne trouvait pas ça drôle, mais qui, au bout de 3 minutes du même gag, quitte carrément son siège pour aller chercher de la glace, sans même prendre la peine de faire "pause". -Comme j'ai plaint les gens qui étaient allés le voir au cinéma à ce moment là!!-
    Et le PIRE, c'est que lorsque je suis revenue, il était passé à un autre gag qu'il a de nouveau fait 15 fois de suite.
    Sérieux ça sentait vraaaaaiiiment le remplissage!

    Passons maintenant au jeu des acteurs. Principalement bien entendu : Franck Dubosc. Je ne suis pas une fana de cet humoriste, encore moins quand il fait l'acteur, mais j'avais bon espoir en me disant que puisqu'il jouait différents rôles, il jouerait alors de manière différente à chaque fois.
    Enfin le "bon" espoir.. Le "Fol" espoir plutôt.
    Au final, qu'il soit Robin des Bois, Zorro, Barry Lindon (oui ça fait mal), le type de Taxi Driver ou d'Orange Mécanique (oui c'est très douloureux aussi), il joue toujours le gros beauf de Camping. Absolument zéro variante dans son jeu. En fait on ne voit même pas de différence avec le début du film où il est sensé être un prof de maths introverti. Quel que soit son rôle ou son costume, il reste invariablement le même.
    Du coup, un seul constat s'impose rapidement dans le cerveau du spectateur qui ne s'est miraculeusement pas encore endormi : Il joue vraiment comme une truffe.

    Quant aux autres acteurs : Pierre Richard joue Pierre Richard le maladroit qui en fait trois tonnes. Pef (que pourtant j'aime bien) parvient à être chiant tellement il sur-joue constamment. Et celle qui joue l'impératrice, elle est juste insipide.

    Ensuite la technique. Aller, rapidement.
    Un ratage complet. Le montage, c'est du n'importe quoi, il y a des fautes de raccord grosses comme les cordages du Titanic!! A croire qu'ils ont fait le film à 4 en fait : Yann Moix et les acteurs principaux. Ou alors le scripte était aveugle je sais pas.. Mais faire un plan où Pierre Richard est habillé d'une veste jaune à manches longues, et un plan tout de suite après où il est en chemise blanche avec les manches retroussées, c'est balèze de pas avoir remarqué la différence!!
    Côté lumière et décor, c'est franchement pas mieux. Le lycée dans lequel il évolue est totalement improbable, on se croirait dans les bureaux des Experts Miami, avec toujours des lumières rouges et bleus et orange très tranchées et des atmosphères totalement aseptisées. Je doute sincèrement qu'un tel lycée existe réellement.
    Les incrustations aussi entre les images d'archive et le film sont ratées, ils n'ont même pas cherché à harmoniser le tout. (Après tout pourquoi se faire suer? Au point où il en est à nous prendre pour des cons...)
    Même le son est pourri. D'ailleurs il était tellement pourri après le tournage qu'ils ont tout redoublé en post-synchro. Résultat : c'est pas synchro du tout.



    En bref : Si Dragon Ball Evolution avait bafoué un manga cultissime et par extension un peu la culture japonaise, Cinéman lui, réussit l'exploit de bafouer l'entièreté des oeuvres cinématographiques considérées comme "classiques" et "cultes".

    C'est un massacre. Vraiment affligeant et d'une nullité rarement égalée.

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