• 99F

    Après quelques semaines de méditation sur ce que je pourrais dire au sujet de ce film, je me lance enfin, même si je n'ai toujours aucune idée pour ce que je vais raconter!

    Allez savoir pourquoi, certains films m'inspirent des critiques immédiates (quand je dis "critiques" ce n'est pas forcément négatif hein.), et d'autres pas du tout. Pourtant j'ai bien aimé 99F, réalisé par Jean Kounen.
    On y trouve un Jean Dujardin fidèle à lui même, c'est à dire : excellent acteur, et une réalisation qui prend à contre pied tout le processus de publicité, qui en joue pour nous montrer à quel point c'est négatif et cynique. Bien sûr, d'aucun disent que le film se sert d'un message dénonciateur pour faire le plein d'entrée avec un film qui fait lui même partie du système qu'il dénonce.
    Que nenni.

    J'y ai trouvé un fameux recul ironique sur sa propre condition de film commercial! L'exemple le plus frappant de ce détachement, est le moment où Octave (pero de Dujardin) fait un bad trip et se retrouve sur une pub Kinder... Où il s'évertue à dire que rien n'est réel, tout en montrant que lui même a un micro et que tout autour n'est que décors... Ce qui implique que lui même se trouve dans un film et donc que lui même n'est pas réel.
    Et c'est encore plus flagrant lorsqu'il sort carrément du plateau de tournage et se promène au milieu des techniciens. Un hommage au film dans le film du Mépris de Godard? qui sait..
    Et des hommages, des références, il y en a beaucoup d'autres.. 2001 l'Odyssée de l'Espace et Trainspotting en font partie entre autres. (disons que ce sont celles qui m'ont le plus marquée.)


    Ce film a comme point fort de se vanter d'être un film. Ce qui n'est pas rien, dans un monde où le cinéma tente de nous faire oublier que nous suivons une fiction en s'approchant au maximum du réel (il n'y a qu'à voir avec les films en 3D réalistes....)
    Ensuite, visuellement, c'est un régal pour les amateurs de Photoshop et d'After
    Effects Beaucoup d'images sont retouchées, et ils ne s'en cachent pas, comme le prouve cet effet à la fin du film, où l'on voit clairement les layers et outils utilisés dans Photoshop. On y retrouve beaucoup d'éléments qui avaient fait le succès de Trainspotting, notament sur les phases de défonce du personnage. Ce qui est plutôt sympa, même si parfois ça frise un brin l'humour pipicaca... Mais ça reste assez rare, donc ça va.

    L'humour du film en général est plutôt incisif, ironique et cynique. Le personnage a une sorte de lassitude sur lui même, qui ne fera que grandir au fur et à mesure du film. Pour arriver à une fin tout à fait inéluctable. Et même s'ils essaient de nous en vendre une autre aux couleurs de Disney, ça ne prend pas. L'abattement face aux comportements humains et à cette société qui s'embourbe reste tout au long du film. Quelque part, il y a une sorte de réalisme fataliste qui ne nous quitte pas, du début à la fin.

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